Bassée Biogaz - un méthaniseur agricole à Noyen sur Seine

  • Qu'est-ce que la méthanisation ?

La méthanisation consiste à produire du biogaz par fermentation de matière organique en milieu anaéorbie (= sans oxygène). Toute matière organique - par exemple, les restes des cantines, les végétaux, les effluents d'élevage - placée dans un milieu sans oxygène et chauffé à 40°C, peut  être digérée par des bactéries qui la transforment en biogaz et en digestat.

Méthanisation-schéma général-doc Le biogaz est composé pour  moitié de dioxyde de  carbone (CO2) et pour  moitié de méthane (CH4), qui  est le gaz de ville ou « gaz  naturel », ainsi que de traces  d'autres gaz (H2S, NH3) et  d'eau. C'est donc un gaz  énergétique.

 Ce biogaz peut être brûlé  dans un moteur pour  produire de l'électricité et de  la chaleur, c'est la  cogénération. Le rendement  en électricité de la cogénération est de 40% maximum, le reste étant de la chaleur. Ou bien ce biogaz peut être épuré, afin de conserver uniquement le (bio)méthane (CH4), et l'injecter dans les réseaux de gaz naturel français. Le rendement est de 95%, tout le biométhane produit étant injecté, à l'exception de 5% utilisés pour chauffer les cuves de digestion.

Le digestat est l'effluent de la méthanisation. C'est un fertilisant organique : la digestion ne consomme pas l'azote (N), le phosphore (P) et la potasse (K) contenus dans la matière organique. Ces éléments N, P, K (qui sont les principaux aliments de la plante) sont donc présents dans le digestat, qui va être épandu dans les champs pour fertiliser les cultures. Le digestat remplace les engrais issus de la pétro-chimie.

Un méthaniseur est donc tout simplement un estomac de vache en béton !

 

  • Le projet Bassée Biogaz : pourquoi un méthaniseur à Noyen sur Seine ?

Le projet Bassée Biogaz est porté par Nicolas BRUNET- agriculteur à Noyen sur Seine et Jaulnes - et Carine MALLIER et Lionel BOURSAUD, gérants de Artaim Conseil, qui est un bureau d'études en développement de méthaniseurs agricoles.

Méthanisation-loc projet et GRT-docBassée Biogaz est un méthaniseur agricole, il sera alimenté par des cultures intermédiaires et des sous-produits végétaux (pulpes de betteraves, issues de silos), tous issus de l'activité agricole de Nicolas BRUNET.

Le méthaniseur valorisera le biogaz produit en injection :     il épurera le biogaz en biométhane et l'injectera dans le réseau GRTgaz qui passe au sud de la commune.

Le choix de l'emplacement du méthaniseur a été guidé par la proximité immédiate avec le réseau GRTgaz et avec les champs qui fourniront la matière première et recevront le digestat. Cet emplacement a reçu un accueil favorable du conseil municipal.

 

  • Le méthaniseur risque-t-il de générer des nuisances olfactives ?

Comme vous l'avez compris, le processus de fermentation de la matière est confiné car il doit se faire en absence d'oxygène. Les cuves en béton sont recouvertes d'un gazomètre qui recueille le biogaz issu de la fermentation.

Le risque d'odeurs se situe sur la zone de stockage des matières entrantes. Des matières mal stockées démarrent leur fermentation (aérobie celle-ci) et sentent mauvais, tout comme votre tas de compost au fond du jardin.

Méthanisation-vue aérienne-doc  Les cultures intermédiaires ou les    pulpes de betterave produites par    Nicolas Brunet seront stockées  sous forme d'ensilage : broyées  finement, mises en tas, tassées et  enfin bâchées. Cette technique, très  présente en élevage, permet de  conserver de la matière verte sans  qu'elle rentre en compostage. Le peu  d'oxygène qui reste dans le tas est  consommé dans le 1er mois après  bâchage par des bactéries lactiques  qui font descendre le pH du tas à 3- 4. L'ensilage devient donc très acide et peut se conserver ainsi 2 ans, tant que la bâche n'est pas percée. Les jus produits par le tas - la sève tout simplement - ont une odeur désagréable. Ils seront récupérés par un réseau de canalisations et envoyés dans le méthaniseur (ils ont une valeur énergétique !).

 

  • Le digestat sent-il mauvais ?

Le digestat est liquide, il sera épandu avec une rampe et des pendillards. La matière organique étant totalement digérée par le méthaniseur, le digestat n'est pas comparable à un lisier ou à une fiente de poule, qui contiennent encore de la matière organique. La phase d'épandage du digestat ne génère donc pas d'odeurs. Des épandages de digestat ont lieu depuis 2 ans à Sourdun, sans contrainte olfactive.

 

  • Y aura-t-il du lisier ou du fumier dans le méthaniseur Bassée Biogaz ?

Il n'y aura pas de lisier ni de fumier dans le méthaniseur Bassée Biogaz. Nicolas BRUNET n'a pas d'activité d'élevage et n'en envisage pas. Aller chercher du lisier à quelques dizaines de kilomètres ne fait pas de sens : cette matière contient très peu d'énergie - 10 fois moins qu'un ensilage ! Il n'est donc pas rentable de transporter du lisier pour le faire digérer par un méthaniseur.

Le seul moment où le méthaniseur utilisera du lisier, c'est au démarrage : le lisier va « ensemencer » la cuve de méthanisation en bactéries. Ensuite ces bactéries vont se mutliplier toutes seules, en « mangeant » l'ensilage qui leur sera donné chaque jour.

 

  • Y a-t-il un risque d'explosion ?

Le gaz qui est stocké dans les gazomètres des cuves est à pression atmosphérique. Le seul moment où le gaz monte en pression, c'est juste avant l'entrée dans le réseau GRTgaz, dans des canalisations enterrées. Le risque lié à la présence de gaz existe bien sûr, mais il est confiné sur le site, impliquant des précautions particulières pour les exploitants du site, M. Brunet, Mme Mallier, M. Boursaud et un salarié qui gèrera le quotidien.

 

  • Trafic : y aura-t-il des camions dans le bourg de Noyen sur Seine ?

Méthanisation-carte parcellaire-docLa carte  ci-contre présente le parcellaire agricole de Nicolas BRUNET. Une trentaine d'hectares situés au nord de Noyen sur Seine seront ensilés chaque année, soit maximum une journée de travail et 40 tracteurs +remorques. Aujourd'hui 1400 véhicules traversent le bourg chaque jour, dont 120 camions.

Le reste des ensilages de cultures intermédiaires arrivera par la D411 (route Bray-Nogent), puis la D49 (vers Fontaine-Fourches) pour accéder au site, ou bien directement par les chemins pour les champs situés autour du site de méthanisation.

 

  • Combien d'énergie va produire Bassée Biogaz ? A quoi servira-t-elle ?

Bassée Biogaz produira 13 GWh/an de biométhane, qu'elle injectera dans le réseau GRTgaz. Ce gaz sera mélangé au gaz fossile dans le réseau, c'est exactement le même, et il servira aux différents usages du gaz.

Cela correspond à 1050 foyers chauffés, soit 4200 personnes en moyenne.

Mais encore cela correspond à 56 bus. L'usage carburant du gaz naturel est en développement actuellement, principalement pour les « flottes captives » - bus, bennes à ordures ménagères - et pour les poids lourds. Ce carburant n'émet pas de particules fines, le rendant ainsi très attractif. Si a fortiori, il est d'origine renouvelable ...

Pour en savoir plus, consultez le site internet GrDF

 

  • Qui va consommer le biométhane et comment va évoluer la facture de gaz des consommateurs ?

Le biométhane produit par Bassée Biogaz sera consommé à Nogent sur Seine, par les industriels et les particuliers.

La facture du consommateur comprend une contribution pour les énergies renouvelables, 0.00153 c€/KWh au 31 décembre 2015 (le prix moyen complet du gaz naturel pour un particulier est environ 7 c€/KWh). Cette contribution permet de développer ce type d'énergies.

 

  • Combien d'emplois va générer Bassée Biogaz ?

Bassée Biogaz va générer deux emplois directs, l'un sur le site de méthanisation, l'autre sur la partie agricole pour produire les cultures intermédiaires et épandre le digestat.  Il y a également des emplois indirects, pour la maintenance et l'entretien du site.

 

  • Les cultures intermédiaires sont-elles en concurrence avec les cultures alimentaires ?

Comme leur nom l'indique, ces cultures sont produites entre deux cultures alimentaires. En juillet 2016 un maïs « interculture » a été semé juste derrière la moisson de l'orge d'hiver. Il a été récolté en ensilage en octobre dernier. Une autre culture sera semée ensuite, soit juste après (blé, orge d'hiver), soit au printemps (betterave, pomme de terre, orge de printemps). Il y a donc deux cultures en un an.

Rappelons également que les sols français produisent déjà des cultures qui ne nourrissent pas l'homme mais l'habillent (lin), le transportent (colza, betterave pour le diester et l'éthanol), le soignent (fécule de pomme terre utilisée en pharmacie ou pour des plastiques)...

 

  • Le sol ne doit-il pas se "reposer" ?

« La nature a horreur du vide. » Un sol vivant est un sol couvert, les petits organismes du sol se nourrissant des végétaux qu'il porte. Les cultures intermédiaires nourrissent le sol par le système racinaire très important qu'elles développent, elles pompent les nitrates du sol pour croître et elles limitent l'érosion par l'eau et le vent.

Le repos du sol est une idée reçue : un sol vivant travaille toute l'année comme sous les climats tropicaux où la végétation pousse en continu.

L'enjeu pour Bassée Biogaz est de produire du gaz pendant 15 ans avec des cultures intermédiaires ; l'enjeu pour Nicolas BRUNET est de maintenir et augmenter la fertilité de ses sols pour la génération future. Les pratiques culturales mises en œuvre s'inscrivent dans la durabilité.

 

  • Y a t-il un risque pour la faune ?

Etant dans la zone Natura 2000 Directive Oiseaux « Bassée et plaines adjacentes », une Evaluation d'Incidence a été réalisée en avril-mai-juin 2016 par la structure animatrice de la zone Natura 2000.

En dehors du fait de retirer 3 ha de cultures pour construire le site, cette activité ne bouleverse pas l'existant et n'a pas d'impact particulier sur la faune.

 

  • Qui contacter si vous avez encore des questions ?

Carine MALLIER : 06 65 24 92 89

Nicolas BRUNET : 06 81 89 43 59